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LA MITSVA DE SAVLANOUT: S ARMER DE PATIENCE


La Mitsva et son histoires 2


Les deux dimensions de la patience

La mida de « savlanout » revêt deux sens complémentaires qui s'enrichissent mutuellement.

Le premier désigne la patience au sens courant : la capacité à maîtriser ses emportements — colère, agitation, disputes — et à ne pas réagir de façon négative. Être patient, c'est supporter une situation sans se laisser submerger par son émotion face à elle.

Le second sens, plus profond, dévoile cette patience comme une force constructive. Ce véritable moteur permet d'accomplir une quantité considérable de choses dans la vie, dans son foyer et également en société, autour de soi. La patience engendre ce courage de mener un projet à terme, de ne pas se décourager face aux difficultés ou aux épreuves traversées. Celui qui manque de patience renonce facilement à persévérer et abandonne promptement.


La Patience divine, modèle de notre comportement

Nous apprenons la patience des midot de HKBH, et plus précisément de la mida d'Erekh Apaim — D.ieu témoigne une patience inouïe envers l'homme. Il ne sévit pas aussitôt après ses écarts. Comme l'explique Rav Moché Cordovero dans le Tomer Devorah, Hachem continue à nourrir celui qui faute ; parfois même Il lui accorde ce qu'il attend durant sa faute, le laissant dériver à sa guise jusqu'au moment où il fera Techouva. D.ieu ne retire pas Son aide parce que l'homme a fauté.


Puisque nous avons le devoir de suivre les voies divines — comme le dit le Midrash « ma hou rahoum af ata rahoum, ma hou hanoun af ata hanoun — De même que D.ieu est miséricordieux, sois également miséricordieux ; de même que D.ieu gratifie, agis toi aussi de même » — Rav Moché Cordovero enseigne qu'il faut apprendre à être patient envers ceux qui nous font du tort ou ne nous respectent pas.


La patience, gardienne des relations et rempart contre la colère

La patience ne consiste pas seulement à éviter la colère, la vengeance ou les réactions impulsives. Elle suppose aussi de maintenir les relations sociales, de ne pas rompre avec ceux qui nous ont blessés. C'est une mida exceptionnelle qui permet de contrôler la colère, inclination hautement négative et néfaste.


Le Zohar nous met en garde : « Quand un homme s'énerve, sa Nechama s'écarte de lui. » Nos Hakhamim ont d'ailleurs comparé la colère à l'une des fautes parmi les plus répréhensibles : l'idolâtrie ! Se mettre en colère revient à faire avoda zara, et cela entraîne que l'homme soit en proie à toutes sortes de maux, ainsi que nous enseignent nos sages : « kol minei gehinam choltim bo ».


En revanche, la patience évite de commettre de nombreuses erreurs et prévient les disputes générées par des paroles irréfléchies qui, une fois prononcées, ne se rattrapent pas aisément. Bien souvent, après s'être calmé, on réalise que le désaccord n'était pas si grave et surtout pas à la mesure de l’emportement. Un jugement positif et bienveillant aurait suffi. Combien de fois regrette-t-on un message envoyé sous le coup de la colère ? Une fois les actes commis, il est très difficile de faire marche-arrière. La qualité de patience permet donc de rester maître de soi en toute circonstance et d'orienter les choses pour le mieux.


La patience, racine de toutes les bonnes midot

Le Rav Simcha Zissel écrit que la patience est la racine de toutes les bonnes midot. Elle permet d'atteindre de nombreuses autres qualités et niveaux, car elle aide à conserver les forces de l’homme et son élan jusqu'à l'aboutissement du projet envisagé.

Les leçons de notre Torah : quand l'impatience mène à la chute

Dans la Torah, nous pouvons observer que de nombreuses fautes ont résulté d'un manque de patience. Le Arizal explique que la faute de Adam et ‘Hava fut notamment générée par leur impatience, par cet empressement à agir inconsidérément. S'ils avaient eu la patience d'attendre l'entrée du Chabbat, ils auraient évité leur chute et n'auraient pas été chassés du Gan Eden.


De même, la faute du Veau d'Or fut due à l'impatience — le peuple estima que Moché Rabbénou avait tardé à revenir alors qu'il leur suffisait de patienter jusqu'au lendemain seulement pour éviter la catastrophe. Aharon HaCohen chercha à les dissuader en tentant de gagner du temps, en vain.

Moché Rabbénou, modèle de patience

À l'opposé et en contraste, Moché se distingua par son immense patience envers Klal Israel. Face à la révolte de Korah, il chercha avant tout à apaiser la situation et proposa d'attendre le lendemain, espérant que le temps calme les esprits, en vertu de ce trait de caractère de patience qui, en préservant l'essence de ses forces et l'élan qui les accompagne, permet d'accomplir de grandes choses.


Moché Rabbénou émit 515 prières pour entrer en Eretz Israël. À quel type de patience cela fait-il appel pour adresser 515 prières ?! Un homme ordinaire, après quelques tentatives infructueuses, voyant son projet échouer, en vient si facilement à désespérer.


Moché, dont la qualité principale mentionnée est la modestie — « Veha-ich Moché anav », que Rachi rend par « chafel vesavlan — fit preuve d'humilité et de patience ». Et c'est justement cette patience, cette constance, cette persévérance qui permit à Moché Rabbénou d'entrevoir Eretz Israël avant de mourir. Cette grâce divine qui lui fut ainsi dévolue constitua pour lui une faveur immense, même si en fin de compte, Hachem lui dit : « Cesse de prier », car il était déjà décidé qu'il ne franchirait pas la frontière.

Même Moché Rabbénou, le plus grand parmi tous les prophètes, s'éleva et développa nombre de ses qualités grâce à cette qualité de savoir patienter.


Les fondements de la patience : humilité et foi

Le Rav Wolbe écrit que la patience prend sa source dans la qualité d'humilité et de modestie. Un homme doté de patience ne s'afflige pas à l'extrême lorsqu'il est offensé ; il n'en tire pas de conclusions hâtives lorsqu'il n'obtient pas immédiatement satisfaction en se disant que personne ne l'écoute ou que la situation lui est défavorable. Il accepte humblement le fait qu'il n'a peut-être pas encore mérité la réponse. C'est ce qui le pousse à persévérer, à renouveler ses tentatives et à recommencer encore et encore. C'est pourquoi la patience est la base de toutes les qualités. Elle donne à l'homme l'énergie et la volonté de poursuivre ses projets jusqu'à leur aboutissement.


La patience est également une résultante de la Emouna en Hachem. Celui qui est fermement animé de cette foi que tout vient du Ciel sait que le pouvoir ultime n'est ni entre nos mains ni entre celles d'autrui. Cette conviction aide à rester serein face aux aléas de la vie — aux retards, aux embouteillages, aux rendez-vous manqués — qui ne manquent pas bien souvent de provoquer d'énormes tensions.

De nombreux récits illustrent ce principe : l'anecdote du Rav de Brisk, dont l’alliance tomba à deux reprises durant la houppa... La foule sur place prit cela comme un signe de mauvais augure. Le Rav de Brisk rétablit ce regard négatif en déclarant que « le moment n'était sans doute pas encore arrivé ».

Les versets relatent l’épisode du roi Chaoul cherchant le prophète Chmouel et qui, sur la route, questionna des femmes qu'il rencontra sur le lieu de résidence du Navi. Ces dernières s'allongèrent dans leur réponse en lui répondant « Le prophète Chmouel est attendu parce que les gens ne consommeront pas le sacrifice tant que Chmouel n'est pas venu le bénir ». La Guémara (Berakhot 48b) demande pourquoi ces femmes ont-elles autant parlé. Et de répondre : « Parce que le moment de son onction en tant que futur roi n'était pas encore venu ».


De même concernant le roi David lorsqu'il demanda à Hachem de le faire mourir un dimanche et non pas un Chabbat. La réponse divine faite à David fut qu'une royauté ne peut empiéter, ne serait-ce que de l'épaisseur d'un cheveu, sur la royauté d'un autre, en l'occurrence celle de son fils. La demande de David ne pouvait être satisfaite dans la mesure où le temps de la royauté de Chlomo était arrivé. Et même si le roi Salomon aurait été heureux d'avoir son père un jour de plus avec lui, ce n'est pas l'homme qui décide — Tout cela revient à dire que tout est Min HaChamayim. Être conscient de cette réalité permet d'acquérir la patience nécessaire pour accepter que le moment fixé n'est ni le fruit du hasard, ni celui de notre propre volonté.


Les multiples facettes de la patience

La qualité de patience revêt différentes facettes essentielles à notre développement personnel et social.


1. La patience face à la tension et à la colère

Être patient dans ces moments est capital. À ce sujet, nos Hakhamim disent : « Le monde entier tient sur celui qui sait garder le silence et se tait au moment d'une dispute ».

Après un épisode de colère, il convient, comme l'explique le Ramban, d'aller voir l'autre pour clarifier les choses, exprimer la blessure ressentie et résoudre le fond du problème. Mais sur la forme, le silence maîtrisé et la retenue méritent toutes les louanges. La Guemara loue les personnes capables d'une telle maîtrise : « ceux qui sont insultés et n'offensent pas, entendent leur outrage et ne répondent pas », en les comparant au soleil qui émerge dans toute sa puissance — une image à première vue paradoxale : se taire dans la dispute est, en réalité, une démonstration de force.


2. La patience : fondement de l'harmonie conjugale et familiale

Le second aspect de la patience concerne le Chalom Bayit qui exige énormément d'efforts et de patience, car l'homme et la femme fonctionnent de manière quelque peu différente. La femme est essentiellement guidée par son affect. Elle gère simultanément de multiples préoccupations avec une grande intensité émotionnelle et un fort attachement aux choses.

Celui qui manque de patience pour chercher à comprendre en profondeur pourquoi sa conjointe s'est irritée contre lui, pourquoi elle lui a mal parlé pour des motifs qui lui paraissaient injustifiés, pourquoi elle souhaite procéder différemment de ce qu'il désire — s'il n'a pas la patience de pénétrer et de comprendre l'esprit de sa femme, il lui sera difficile d'établir un Chalom Bayit.

Comme l'enseignait le Rav Wolbe aux fiancés qui venaient lui demander conseil le jour de leur mariage : « Tant que vous cultiverez la patience et que vous serez disposés à vous comprendre mutuellement, l'harmonie régnera dans votre foyer. Le terme savlanout — patience — dérive du mot sovel — porter. Si vous n'avez pas la patience de porter avec votre prochain, il sera très difficile d'établir un bon Chalom Bayit. »


La patience nous conduit forcément à comprendre que ce qui pouvait nous sembler contraignant s'avère finalement entièrement bénéfique. Au lieu de s'irriter, il convient plutôt d'être reconnaissant. Cette attitude permet non seulement d'éviter les conflits récurrents, mais aussi d'aider, de soulager et d'accompagner l'autre.

La patience dans le couple consiste également à accepter l'autre tel qu'il est, sans vouloir le transformer. Un homme éprouve déjà de grandes difficultés à se changer lui-même ; vouloir changer autrui relève de l'utopie. Celui qui cultive la patience sera en mesure de supporter la nature de l'autre, de s'accoutumer à cette nature et même de découvrir en quoi elle présente un intérêt et lui est bénéfique, malgré son apparente opposition à la sienne — c'est précisément ce qui permet la complémentarité.

Un jour, le Rav Wolbe organisa une conférence et donna comme conseil à ses élèves de pratiquer, pendant quarante-cinq minutes à leur retour à la maison, le principe d'une patience absolue face à tout ce qui surviendrait, en acceptant tout. Après une certaine période, les élèves en question témoignèrent tous d'un changement considérable et extraordinaire dans leur vie conjugale.


3. La patience avec les enfants : le secret de l'éducation

Le troisième aspect concerne la patience envers les enfants. En matière d'éducation, la patience constitue un fondement. On ne peut éduquer des enfants en les stigmatisant, en les frappant ou en les contraignant à progresser plus vite que leurs capacités ne le permettent. Au contraire, la patience consiste à savoir les porter, les accompagner avec leurs faiblesses et leurs difficultés, les aider à progresser.

L'histoire que rapporte la Guemara à propos de Rav Péréda illustre parfaitement ce concept. Rav Péréda avait un élève qui avait énormément de mal à comprendre ce qui lui était enseigné. Il lui expliquait et lui répétait son enseignement quatre cents fois. Il arriva un jour que l'élève apprit que le Rav devait se rendre à une cérémonie. Ce jour-là, il ne parvint pas à comprendre même après les quatre cents répétitions, préoccupé par la pensée que le Rav pouvait être pressé de partir. Le Rav lui répéta alors l'enseignement encore quatre cents fois supplémentaires. À ce moment, une Voix Céleste se fit entendre : « Rav Péréda, que préfères-tu ? Que l'on t'accorde quatre cents années de vie supplémentaires, ou que toi et ta génération soyez directement invités dans le monde futur ? »

Il choisit ce don pour lui et sa génération, et finalement, le Ciel lui accorda les deux récompenses.

La patience permet précisément une éducation de qualité. Accompagner un enfant dans les moments décisifs exige de la patience, car il ne peut se transformer du jour au lendemain. L'accompagner, élaborer des projets éducatifs à son intention, vouloir l'amener vers certains objectifs, trouver toujours le moment opportun et, à travers cette démarche, lui faire aimer ce que nous désirons lui enseigner, tient du prodige.


Un Rav célèbre, spécialiste en matière d'éducation, se trouvait chez un homme d'affaires aux États-Unis. Ce dernier lui demanda : « Vous qui êtes un spécialiste de l'éducation, dites-moi en résumé — car je n'ai pas le temps, je suis très occupé — comment éduque-t-on les enfants ? »

Le Rav lui répondit : « Si vous n'avez pas le temps, il ne servira à rien de commencer, car la base de l'éducation commence par la patience et finit par la patience. En un mot, c'est là le secret de l'éducation. »

L'homme d'affaires rétorqua : « Je comprends, mais ici en Amérique, nous n'avons pas cela. »

Le Rav lui répondit : « Si vous ne possédez pas cela, ne commencez même pas à éduquer — c'est impossible. »

Cette anecdote illustre combien la patience en matière d'éducation revêt une importance capitale et peut éviter bien des erreurs.

À titre d'exemple, citons Rav Eliahou Lopian qui, pour faire un reproche à son fils, attendit deux semaines afin d'être certain de ce qu'il voulait lui dire et de la manière avec laquelle il souhaitait s'exprimer.


4. La patience avec soi-même

En dernier lieu, évoquons la patience envers soi-même. Comme nous l'avons expliqué précédemment, l'homme patient avec lui-même sera plus à même de traverser les épreuves que lui impose le mauvais penchant, tandis que celui qui manque de patience avec lui-même désespère de tout projet et de tout travail.

HKBH ne nous demande que ce que nous possédons, selon nos capacités, selon ce dont nous sommes capables. Il nous faut donc l'aide du Ciel, cela exige de prier, de fournir des efforts.

Comme nous l'enseigne le Gaon de Vilna : combien de fois un homme commence-t-il à étudier la Torah et à accomplir des mitsvot, puis, ressentant qu'il ne reçoit pas d'Aide céleste, il se plaint tout de suite à Hachem ! En réalité, l'erreur provient de sa propre personne : il n'est juste pas assez patient pour mener ses projets jusqu'au bout.

Comme nous l'avons mentionné, Moché Rabbénou récita 515 prières sans désespérer. L'homme qui fait face à des difficultés ne doit ni être triste, ni empressé. Comme dit le Rav Wolbe : « Rien n'entache plus le service divin que la tristesse et la précipitation. »


Récits édifiants sur la persévérance

Les leçons de persévérance

L'histoire de Napoléon illustre parfaitement la notion de persévérance. Un jour qu'il devait conquérir une ville, après plusieurs tentatives infructueuses, ses troupes désespérèrent. Découragé, il se retira dans un jardin pour décider s'il devait abandonner ou non. Là, il observa une fourmi qui grimpait sur un arbre face à lui. Arrivée à une bosse qui l'empêchait de poursuivre son ascension, elle chuta. Elle remonta, rechuta ainsi dix fois de suite. À la dixième tentative, elle réussit enfin à franchir l'obstacle et atteignit le sommet de l'arbre. Napoléon déclara : « Voilà un signe du Ciel : il ne faut pas désespérer ! » Il reprit la guerre et la remporta. Tel est le chemin de la Avodat Hachem.


La parabole de la souris et de la pomme

Une histoire populaire raconte qu'une souris aperçut dans un arbre une magnifique pomme rouge qu'elle désirait ardemment manger, mais ne savait comment s'y prendre. Incapable de grimper sur la fine branche pour saisir la pomme, elle décida d'attendre patiemment qu'elle tombe. Elle vit alors arriver un coq qui tenta désespérément de voler vers la pomme, puis abandonna et repartit. Ensuite survint une chèvre qui donna des coups contre l'arbre, tentant de le secouer pour faire chuter le fruit — en vain. Enfin apparut un taureau qui, apercevant la belle pomme rouge, voulut la manger. Il encorna l'arbre à plusieurs reprises, mais voyant que la pomme ne tombait pas, il abandonna à son tour. La souris demeura patiente. Soudain, un vent se leva qui secoua l'arbre, et la pomme tomba. Finalement, c'est elle qui, grâce à sa patience, put déguster cette belle pomme rouge.


Figures exemplaires de patience

L'exemplaire patience de Hillel

L'histoire de Hillel l’ancien illustre magistralement cette vertu. Hillel était humble, et l'humilité s'accompagne de patience — il était très patient.

Deux hommes firent un pari : réussiraient-ils à irriter Hillel Hazaken ? L'un d'eux accepta le défi pour remporter les 400 zouz de la mise. Il se rendit chez Hillel un vendredi, au moment des plus grandes tensions précédant l’arrivée du Chabbat, et demanda à tue-tête : « Hillel Hazaken est-il là ? »

Hillel, qui à l'approche de Chabbat était en plein bain, enfila son peignoir et sortit précipitamment. L'homme lui dit : « J'ai une question importante. »

« Très bien, pose ta question », répondit Hillel.

« Ma question est la suivante : pourquoi les têtes des Babyloniens sont-elles rondes ? »

Hillel répondit aimablement, sans s'irriter : « Parce que les sage-femmes saisissent les têtes d'une manière particulière qui les rend rondes. »

L'homme repartit, puis revint dix minutes plus tard, forçant de nouveau Hillel à sortir de son bain pour une question soi-disant urgente. Hillel lui dit patiemment : « Pose ta question. »

« Pourquoi les yeux des Syriens sont-ils bridés ? »

Hillel répondit avec patience : « Parce qu'ils habitent dans des régions sablonneuses où le vent projette du sable dans leurs yeux. »

L'homme revint une troisième fois après dix minutes, faisant encore sortir Hillel. Ce dernier lui dit : « Quelle est ta question ? »

« Pourquoi les pieds des Africains sont-ils larges ? »

Hillel répondit : « Parce qu'ils vivent dans des régions marécageuses, ce qui élargit leurs pieds. »

L'homme lui dit alors : « Qu'il n'y ait pas beaucoup de gens comme toi dans le peuple d’Israel ! »

Malgré toute la patience de Hillel, voilà le « cadeau » qu'il recevait en retour. Hillel demanda : « Mais pourquoi ? »

L'homme répondit : « Parce que j'ai perdu 400 zouz en n'arrivant pas à vous irriter. »

Hillel lui dit : « Tu peux perdre 400 zouz encore et encore, mais Hillel ne se mettra point en colère. »


Exemples contemporains de patience

Une histoire similaire concerne le Rav Eliashiv. Quelqu'un vint frapper à sa porte à une heure du matin, déclarant : « C'est urgent ! J'ai une question importante pour le Rav ! »

On réveilla le Rav qui se leva : « Que se passe-t-il ? »

« Écoutez, Rav, j'ai eu un garçon et j'ai besoin d'un conseil pour le prénom. »

Le Rav, certain que la brit-mila aurait lieu le lendemain matin et qu'il n'y avait pas le choix, accepta et lui donna son conseil sur le prénom.

La personne ajouta alors : « Mais puisque la brit n'a lieu que dans une semaine, si je change d'avis, puis-je revenir vous voir ? »

Au lieu de perdre patience, le Rav lui répondit : « Avec plaisir, vous pouvez revenir me voir », bien qu'on l'eût réveillé à une heure du matin sans véritable urgence.


L'épreuve de la patience dans le mariage

Il y avait un certain David Spiegel, destiné à devenir Rav en Allemagne. On lui proposa comme parti la fille du chohet de la ville, Rav Cohen, qui avait perdu sa femme et dont la fille avait pris en charge toute la maison.

Le Rav demanda un délai de réflexion. Le vendredi, il trouva deux pauvres et leur dit : « Venez avec moi. Je vais vous confier un rôle, et si vous le remplissez bien, je vous paierai généreusement. »

Naturellement pressés d'accepter, ils le suivirent près de la maison. Il dit au premier : « Monte à la maison, frappe à la porte, dis que tu as très faim, qu'elle comprenne que tu n'as pas de quoi te nourrir convenablement. Demande un bon repas et observe ce que dira la jeune fille. »

Le jeune homme monta. C'était la veille de Chabbat, moment de grande effervescence. Il dit : « J'ai très faim. Pourriez-vous me donner un bon repas ? »

La jeune fille lui servit un bon repas. Il redescendit, ravi, et dit au Rav : « C'était excellent ! »

Le Rav dit alors au second : « À ton tour, fais de même. »

Le second monta également. Bien qu'elle eût pu penser que d'autres attendaient en bas, elle accueillit le second avec la même chaleur et le servit copieusement lui aussi.

Le Rav agit un peu comme Éliézer avec Rivka car, comme cette dernière avait montré non seulement de la générosité mais aussi la patience d'abreuver tous les chameaux d'Éliézer, cette jeune fille avait passé l'épreuve avec succès.

Il l'épousa, et ils fondèrent une famille bénie d’enfants.

















🌍Saint Mandé

📖 Paracha : Miqetz / מקץ

🕯️ Chabbat : 16:37 → 17:50

📅 Date : 30 Kislev 5786

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