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LA MITSVA DE TEVILAT KELIM L’IMMERSION DES USTENSILES AU MIKVE


La Mitsva et son histoires 2


La mitsva de Tévilat Kelim, qui consiste à tremper dans un mikvé réservé à cet usage les ustensiles destinés à la nourriture, est une mitsva de la Torah. Elle exige de tremper avant leur utilisation, les ustensiles achetés chez un non-juif. Le verset dans Bamidbar 31:23 "אך במי נדה יתחטא - Toutefois, il sera purifié avec l'eau de purification" nous instruit sur cette mitsva.


Il convient de bien différencier les procédés de cachérisation des ustensiles et ceux de leur immersion, enseignés tous deux dans la même section de la Torah. Le processus de cachérisation concerne un ustensile ayant absorbé de la nourriture non-cachère (viande tréfa ou autre). Un juif désireux d'utiliser un tel ustensile devra procéder à sa cachérisation par l'eau bouillante ou par le feu, selon la méthode de cuisson utilisée. La cachérisation prend en compte la température atteinte lors de l'utilisation « non-cachère » et s'y réfère pour extraire et faire rejeter à l'ustensile en question le goût absorbé de cette nourriture interdite. Et quand bien même l'ustensile n'aurait pas été utilisé durant un certain temps, cela ne nous dispenserait pas de lui faire subir le procédé de cachérisation.


Concernant la mitsva de tévilat kelim – d'immersion des ustensiles dans un mikvé –, elle concerne les objets de vaisselle achetés par un juif auprès d'un non-juif.


Les raisons de cette mitsva

Hakadoch Barouh Hou désire perpétuer la Kédoucha d'Israël aussi bien vis-à-vis des objets dont nous nous servons que dans nos actions. Pour cela, Il a mis en place des mitsvot dans tous les domaines, aussi bien corporel que vestimentaire, et également relatives à nos demeures. Il existe une Kédoucha au niveau de nos biens et finalement, tout notre espace de vie se voit sanctifié. Chaque domaine de vie est en rapport avec sa mitsva particulière (la brit-mila, la mézouza, etc.). Il en va de même concernant les ustensiles dont nous nous servons. Les introduire dans la Kédoucha d'Israël exige de les immerger dans un mikvé approprié !


Ce processus évoque quelque peu celui d'une conversion. En effet, un non-juif qui se convertit doit se tremper au mikvé pour accéder à la Kédoucha du Peuple d'Israël. 

Ce principe se retrouve concernant les objets de vaisselle, suivant cette idée de sanctification sur tous les plans, mise en place par Hakadoch Barouh Hou.


Tant que l'ustensile n'a pas été immergé dans le mikvé, il n'est pas apte à être utilisé. Par contre, un ustensile utilisé sans avoir été immergé au mikvé n'interdit pas la nourriture qui s'y trouve, contrairement à un ustensile « non-cachère », qui aurait absorbé du « taref » et n'aurait pas été cachérisé. En effet, son utilisation à chaud peut invalider la consommation de tout aliment. Concernant les aliments se trouvant dans un récipient qui n'aurait pas été trempé, il est possible de transférer ces aliments dans un autre ustensile cacher et de les consommer. En effet, l'interdiction porte ici sur l'utilisation de l'ustensile, que ce soit pour y cuire ou y manger. De là, nous retenons qu'il sera permis de transvaser et consommer la nourriture d'un ustensile qui n'aurait pas subi l'immersion halakhique dans le mikvé.


L'immersion au mikvé

En tant que mitsva de la Torah, cette immersion des ustensiles se conforme à des critères bien précis comme par exemple le lieu d'immersion. Il n'est pas permis, par exemple, d'immerger de la vaisselle dans un lac artificiel dont le pompage de l'eau a donné lieu à une intervention humaine. En revanche, un mikvé approprié à l'immersion des femmes, ainsi que la mer seront des endroits appropriés à l'immersion des ustensiles.


Pour l'immersion des ustensiles, il est d'usage d'avoir recours à un mikvé spécialement conçu à cette intention. L'eau de ce type de mikvé n'a pas été puisée au robinet à l'aide d'un ustensile. Lorsque l'eau a été puisée, le mikvé est relié à un autre mikvé dissimulé dans le mur, où les 40 mesures d'eau présentes à l'origine n'ont pas fait intervenir la main de l'homme.


Pour être validée, cette mitsva requiert une propreté parfaite de l'objet à immerger ; il doit également être libre de toute étiquette, de sorte que ne se crée aucun espace de séparation entre celui-ci et l'eau. Il devra être entièrement immergé, et pour cela il conviendra de s'en défaire dans l'eau ou bien de mouiller ses mains préalablement pour permettre à l'eau d'accéder à toutes les parties de l'ustensile.

Il est d'usage d'immerger par trois fois l'objet en question. Toutefois, ce n'est pas obligatoire, et une seule fois suffit conformément à la Halakha.


Préalablement à l'immersion de l'objet, il convient de réciter la bénédiction : « al tevilat keli » lorsqu'il s'agit d'une seule pièce, ou « al tevilat kelim » quand il est question de plusieurs objets.


Rattrapage

Toute personne qui n'aurait pas accompli cette mitsva lors de l'achat de sa vaisselle ou d'un quelconque ustensile a la possibilité de se rattraper : l'on procèdera à cette occasion à un nettoyage minutieux de ces ustensiles pour en éliminer la rouille ou tout élément susceptible de créer une séparation. On se rendra ensuite au mikvé pour les immerger.

Conseil pratique : ne jamais ranger un ustensile dans le placard préalablement à son immersion.


Ustensiles fabriqués par un Juif

Un ustensile conçu par un Juif ne nécessite pas d'immersion au mikvé. En vertu de ce principe, lorsque certains ustensiles ne permettent pas leur immersion au mikvé, il sera possible dans certains cas, de procéder à leur démontage (rendant ainsi l'objet inutilisable), pour le faire remonter par un Juif. Dans la mesure où il a été à nouveau « fabriqué » et a retrouvé une aptitude à l'utilisation grâce à un Juif, il est assimilé à un ustensile qui ne nécessite pas d'immersion au mikvé.


Solutions pour les ustensiles non immersibles

Que faire des ustensiles comme certains appareils électroménagers, qui ne peuvent être immergés au mikvé (friteuse, machine à café, etc.) ? Et que faire lorsqu'on se trouve en un lieu ne comportant pas de mikvé ?


La solution du prêt

Un ustensile neuf appartenant à un non-Juif et qui le prête ou le loue à un juif, ne soumet pas ce dernier à l'obligation de l'immerger, car il n’appartient pas au juif ni ne deviendra sa propriété. Il est donc permis de l'utiliser en tant qu’objet emprunté à un non-Juif.


Cette solution peut être utilisée :

  • Pour des ustensiles qu’il n’est pas possible d’immerger

  • Lorsqu’on se trouve en un lieu, comme à la montagne par exemple, où il n'y a pas d'endroit possible pour pouvoir procéder à cette mitsva.


Modalités pratiques

Lors de l'achat, on peut avoir l'intention de ne pas acquérir l'ustensile, de sorte qu'il ne devienne pas nôtre.

Alternativement, on peut expliquer à un non-Juif parmi nos connaissances, que l'on souhaite procéder à un transfert de propriété et lui donner l'ustensile, puis le lui louer ou l'emprunter à nouveau. Cela permet d'utiliser l'ustensile sans l'immerger.


Limites de cette alternative

Certains ne suivent pas cette alternative car, selon certains décisionnaires, une fois que le non-Juif oublie que son ustensile est chez le Juif, on pourrait considérer qu'il l'a abandonné et qu'il redevient nôtre.


C'est pourquoi, dès que l'occasion se présente d'immerger l'ustensile, il nous incombe de le faire. En dépit de ce risque, en cas de force majeure, l’on peut utiliser à cette alternative.


Ustensiles électroniques

Les ustensiles électroniques peu sophistiqués peuvent parfois être immergés au mikvé : il suffira de secouer l'eau qui aura pénétré dans le moteur et de les faire sécher rapidement. Dans la majorité des cas, aucun dommage ne sera causé et l’appareil ne sera pas endommagé. Exception faite des appareils plus élaborés, comme une machine à café ou autre, où il n'y a vraiment pas de solution autre que la méthode de location ou de rachat au non-Juif.


Types d'ustensiles et obligations

Obligation de base

  • Métal : obligation de la Torah

  • Verre : ajouté par nos Sages – tremper avec bénédiction

  • Terre cuite : pas d'obligation de la Torah, néanmoins, on a l'habitude de les immerger sans bénédiction car ils sont souvent recouverts d'une fine couche de verre protectrice

  • Porcelaine : même traitement que l'argile - immersion sans bénédiction

  • Bois et plastique : il n’est pas d’usage d’immerger ces objets


Distinction selon l'usage

Avec bénédiction : ustensiles dans lesquels la nourriture sera placée une fois déjà cuite et prête à être consommée.

Sans bénédiction : ustensiles utilisés préalablement à la cuisson de la nourriture (pétrin à pâtes, ustensiles pour aliments non encore prêts).

Exemple : une plaque de four doit être immergée avec bénédiction dès lors qu’il est le réceptacle d’un aliment destiné à être cuit.


Situations particulières

Chez quelqu'un qui ne trempe pas ses ustensiles

Si un homme est invité chez une personne qui n'immerge pas ses ustensiles, ou est amené à boire un café dans un bureau appartenant à des juifs où les verres le sont pas immergés, il lui sera normalement interdit de manger ou boire dans ces ustensiles appartenant à un Juif.


Solutions pratiques

  • De préférence : avoir recours à des couverts en plastique

  • Solution de fortune : pour les aliments secs, prendre la nourriture au moyen de ses mains - de l'assiette vers la main, puis de la main vers la bouche, évitant ainsi une utilisation directe l'ustensile

  • Cas plus particuliers : dans certaines situations plus délicates, il convient de consulter un Rav pour savoir comment gérer ces situations.


























 









🌍Saint Mandé

📖 Paracha : Balaq / בלק

🕯️ Chabbat : 21:34 → 22:55

📅 Date : 16 Tamouz 5785

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