LE CHEMA
- Or Torah | LDEJ
- il y a 3 jours
- 14 min de lecture
La Mitsva et son histoires 2
Nature et finalité :
La mitsva de « lecture du Chéma », nous ordonne de le réciter matin et soir. Il s’agit d’un commandement positif de la Thora (mitsvat assei). Cette mitsva de lire le Chéma matin et soir incombe à chaque juif, membre du peuple d’Israel. Cette mitsva capitale constitue en même temps l’expression de notre Emouna en l’Unicité de D-ieu.
Son extrême importance se révèle déjà, par le fait que nous le citons à Yom Kippour. Nous le retrouvons également dans la Thora, lorsque les douze tribus, les fils de Yaacov réunis autour de leur père dans ses derniers instants de vie, récitent ces versets pour le rassurer et exprimer que de même que Yaacov n’a qu’un seul D-ieu, eux-mêmes se réclament du même D-ieu Unique.
Réciter le Chema Israel a pour finalité d’accepter sur soi le Joug divin matin et soir.
Forme :
Le Chéma se présente sous la forme de trois parachiot :
-La première consiste en l’acceptation de la Royauté divine, en notre Foi en un D-ieu Unique et en notre profond amour pour Lui ;
-La deuxième fait référence à notre soumission aux mitsvot de la Thora et à notre croyance aux principes du mérite et du châtiment. L’une des bases essentielles de la Thora et de la Foi juive.
-La troisième concerne la mitsva des tsitsit, et se termine par la mitsva de se souvenir de la sortie d’Egypte.
Amplitude :
Le Chéma est indéniablement un verset d’une amplitude profonde et exceptionnelle. Il a été proclamé par chaque juif dans les situations les plus tragiques et les moments de dangers de mort. En ces occasions où nombre de membres de notre Peuple donnèrent leur vie pour sanctifier le Nom divin, par amour pour Hachem.
La fin tragique de Rabbi Akiva est notamment rapportée par la guémara. Rabbi Akiva, qui fait partie des dix martyrs, fut arrêté par les romains pour avoir transgressé le décret interdisant l'étude de la Thora. Il mourut en sanctifiant le Nom d’Hachem au moment où il récitait le Chéma Israel. Son âme le quitta alors qu’il s’attardait sur le mot « Ehad» du verset, témoignant qu’il s’était totalement uni à D-ieu, attestant qu’il n’existait plus aucune séparation entre lui et Hakadoch Baroukh Hou.
Ses élèves, assistant à cette dernière scène, lui demandèrent alors : « Notre Maître, jusqu’à ce point-là !? » Il leur répondit : « Toute ma vie, j’ai désiré sanctifier le Nom de D-ieu. Aujourd’hui, cette occasion m’est offerte, je la réalise pleinement avec amour. » Une Voix céleste se fit alors entendre dans les cieux et dit : « Heureux sois-tu Rabbi Akiva dont l’âme s’est envolée au ciel au son du mot « Ehad ».
L’extrême importance du verset du Chéma provient du fait qu’il unit différents principes incontournables ; l’acceptation du Joug divin, l’Amour de D-ieu, l’Unité de D-ieu et la Foi en ce principe de rétribution et châtiment divin.
Correspondance et mérite :
Nos Sages nous enseignent que le Chéma est composé de 248 mots en completant avec “hachem elokehem emet”, qui correspondent aux 248 membres formant le corps de l’homme. Cette analogie n’est pas fortuite et nous invite à lire très scrupuleusement chaque mot du Chéma comme le veut la Halakha, chacun correspondant précisément à un membre du corps. Il est promis à tout celui qui lit chaque mot avec ferveur et attention que chacun de ses membres sera préservé. Le Midrach rapporte que celui qui lit le Chéma lentement et mot à mot avec sérénité méritera que l’on « refroidisse » pour lui les feux du Guéhinam.
Application et régularité :
Il est tout particulièrement important de se concentrer dans le premier verset du Chéma. Cette attention à ce niveau, et plus particulièrement encore dans le dernier mot « Ehad - Unique », est indispensable pour s’acquitter de cette mitsva. Dans « Ehad » s’entend :
La lettre « aleph » qui a pour valeur numérique 1, et nous rappelle qu’Hachem est Unique, qu’il n’existe aucune divinité, en dehors de Lui.
La lettre « ‘het » dont la valeur numérique est 8, par analogie aux sept cieux et à la terre
La lettre « daleth » dont la valeur est 4, symbole des quatre points cardinaux – les quatre coins du monde !
Chéma Israel - Ecoute Israel, Hachem [qui transcende le temps, dans le passé, le présent, le futur], Elokeinou – notre D-ieu [Tout-Puissant], Hachem Ehad – Hachem est Unique [penser aux quatre points cardinaux].
On apprend les principes de cette mitsva du Chéma à partir du verset « véhayou hadévarim haélé… béchokhvékha ouvkoumekha – Ces paroles-là … lorsque tu te coucheras et lorsque tu te lèveras ». A travers ces mots, Hachem nous enjoint de nous rappeler de « Ces paroles » et pour cela, de les dire rituellement le soir « à notre coucher », et le matin « dès notre lever ».
La lecture du Chéma en son temps !
Il est une exigence concernant la récitation du Chéma : le respect de ses horaires. Dépasser l’horaire imparti pour la lecture du Chéma entraîne la perte de cette mitsva suprême ! Cela revêt une telle importance que Rabbi Chimon bar Yohai nous enseigne que celui qui y a manqué ne pourra réparer. Il cite à ce sujet le verset « Mé’ouvat lo youkhal litkon - celui qui a dévié ne pourra pas réparer », qui se rapporte à la personne qui a raté la lecture du Chéma du matin ou du soir et dont le manquement est irréparable.
Plus important que 1000 sacrifices
Il est également dit dans le Midrach qu’il est plus important de lire le Chéma en son temps que les 1000 sacrifices qu’un sot apporterait au Beith Hamikdach. (cf. Kohelet 4:17)
Rôle de protection
Il y est aussi rapporté « Que le Chéma ne soit jamais léger à tes yeux, car il est composé de 248 mots. Si tu respectes scrupuleusement les horaires et la mitsva du Chéma, à Mon tour, Je respecterai tes 248 membres. »
L’horaire du Chéma
A compter de quelle heure est-il possible d’entamer la lecture du Chéma le matin ? Dès qu’il est possible de reconnaître à une distance de deux mètres, une personne de ses connaissances, soit peu après le lever du jour. (Les horaires précis sont consignés dans les calendriers.)
Le moment le plus favorable pour accomplir cette mitsva est «un peu avant le Nets » - le lever du soleil. Et même si certains en ont déduit que ce moment ne concerne que la Téfila, le Talmud ainsi que certains commentateurs affirment que lire le Chéma au moment où le soleil s’apprête à briller lui accorde toute sa grandeur. On entamera la Téfila aussitôt après au moment du nets.
Il est néanmoins possible de le lire jusqu’à une certaine heure. Le Talmud évoque différentes opinions, mais la Halakha tranche selon le point de vue de Rabbi Yéhochoua. Pour lui, il est possible de le lire jusqu’à trois heures après le lever du jour. La précision apportée par la Thora relative à l’heure du lever des gens, correspond à celle où sont censées émerger de leur lit les dernières personnes, à la manière des fils de roi qui avaient pour habitude de se lever trois heures après le lever du jour.
Le moment de la fin de la lecture du Chéma
Il existe deux avis essentiels, signalés pratiquement dans tous les calendriers.
Le premier avis est celui du Maguen Avraham et d’autres commentateurs, qui comptent le début de la journée dès l’aube jusqu’à la sortie des étoiles. Ce qui signifie que l’horaire de la lecture se termine beaucoup plus tôt.
Le deuxième avis est celui du Gaon de Vilna, et du Baal Hatania. Pour eux, la journée démarre au lever du soleil et se termine au coucher du soleil. L’horaire de la lecture se termine plus tard.
Mieux vaut respecter l’avis du Maguen Avraham.
Il ressort de ces précisions que lorsqu’il arrive à quelqu’un de prier plus tard que de coutume, comme par exemple le Chabbat ou bien les jours de fête, il conviendra de prendre la précaution de lire le Chéma avant de quitter la maison pour ne pas en venir à dépasser le créneau horaire imparti.
En cas de nécessité, il est possible de s’appuyer sur l’avis du Gaon de Vilna.
La michna dit que celui qui a passé le délai imparti a perdu le bénéfice de la « mitsvat assei », du commandement positif de lecture du Chéma. Néanmoins, même s’il a perdu cette mitsva, il lui appartiendra malgré tout de le lire. Il y gagnera le mérite de celui qui lit une paracha de la Thora.
L’oreiller du Rav Chakh ztsl
A un âge déjà bien avancé, un soir le Rav Chakh partit se coucher. L’un de ses élèves, chargé de rester près de lui, se rendit compte que l’oreiller de son maître n’était pas posé sous sa tête mais sous son cou. Il en fut très gêné pour le Rav au point de s’approcher pour lui arranger son coussin. Il vit alors Rav Chakh se redresser et remettre son oreiller comme initialement. L’élève toujours autant mal à l’aise pour le Rav insista et remit le coussin sous sa tête… Le Rav qui se réveilla, le replaça à nouveau sous son cou. A ce moment-là, Rav Chakh dit à son élève sur un ton réprobateur « Voudrais-tu me faire fauter ? Voudrais-tu vraiment me faire fauter ? » Surpris par la réaction du Rav, l’élève ne répliqua pas. et n’eut d’autre choix que de laisser les choses en l’état. Le lendemain, intrigué par cette attitude inattendue, le jeune homme demanda au Rav la raison de cette curieuse habitude de placer son oreiller sous son cou plutôt que sous sa tête. Le Rav Chakh lui expliqua que lorsqu’il était jeune, il était très attentif à ne jamais rater l’heure impartie pour la lecture du Chéma, conformément à l’avis du Maguen Avraham. Un jour, par un temps de froid très rude, il rentra chez lui très tard. Il était épuisé. Il dormit un peu plus longtemps que d’habitude et rata l’heure de la lecture du Chéma d’après le Maguen Avraham. Il en fut tellement bouleversé qu’il décida de ne plus dormir à son aise et pour cela, positionna son coussin moins confortablement en le plaçant sous son cou. Cela lui permettrait de se réveiller plus facilement le matin et ne plus jamais rater l’heure du Chéma. Il respecta cet engagement toute sa vie et ne manqua plus jamais l’heure du Chéma. « C’est pourquoi lorsque tu as voulu m’installer douillettement en plaçant mon oreiller sous ma tête, j’ai assimilé cela à une éventuelle possibilité de fauter. Pour moi, rater l’heure du Chéma est une perte sans pareil. Je ne désire pas l’éprouver, pas même un seul jour de ma vie ! » affirma Rav Chakh ztsl.
L’importance de la lecture du Chéma à temps
Il est fondamental de lire le Chéma en son temps.
Dans la Parachat Balak, Bilam profère malgré lui une louange exceptionnelle au sujet d’Israel, en ces termes : « Il va se coucher comme un lion et il se lève comme une lionne » affirme-t-il.
Bilam exprima de tellement belles paroles dans ce verset, que nos Sages pensèrent même l’introduire dans le Chéma de tous les jours. Toutefois, pour préserver le public et ne pas allonger par un excès de texte, ils y renoncèrent.
Rachi nous éclaire sur le sens des mots de ce verset énigmatique et explique : lorsque le Ben Israel se lève le matin, il se lève comme une lionne pour s’emparer des mitsvot, lire le Chéma, mettre les Téfilin, se vêtir de ses Tsitsit. Le soir, il ne va pas se coucher sans réciter le Chéma, dont la lecture élimine tous les mauvais esprits ainsi que les forces destructrices.
Nous comprenons mieux l’éloge sans équivoque prodigué à Israel.
Digne de louanges :
Une Michna dans Pirkei Avot enseigne : « Quel chemin l’homme doit-il choisir ? Rabbi dit : Un chemin qui soit une fierté pour celui qui l’entreprend et qui soit également une fierté pour celui qui le regarde faire ». Rabbénou Yona explique qu’il s’agit de celui qui s’adonne à l’accomplissement des mitsvot en leur temps. Un homme est digne de louange lorsqu’il fait ce qu’il a à faire au moment opportun. En agissant ainsi, cet homme est loué par le Ciel et par ceux qui l’observent accomplir la mitsva en temps voulu. C’est le conseil de Rabbénou Hakadoch qui recommande de prendre cette bonne habitude d’installer ce rituel de toujours faire les mitsvot en leur temps. Il rapporte à cette occasion, ce qui est stipulé dans le Talmud : « la mitsva accomplie dans tous ses détails prévient des malheurs ». Lorsqu’un homme est attentif et possède cette fierté d’accomplir la mitsva à l’heure, en contrepartie au Ciel, on annule tous les mauvais décrets et dangers qui pourraient se présenter à lui.
Le Rav de Poniewiecz au monastère :
Le Rav de Poniewiecz, se rendit en Pologne après la Choa. Un jour, il entra dans un monastère pour tenter de retrouver des enfants juifs qui y avaient été séquestrés. Comme on le sait, beaucoup de parents en voulant sauver leurs enfants, les placèrent dans des monastères. Le Rav se rendit auprès du curé de l’endroit et lui demanda de lui remettre les enfants juifs qui s’y trouvaient. Le curé répondit qu’il était impossible de distinguer les enfants juifs des non-juifs. « Les noms eux-mêmes sont parfois très similaires, il est donc vain de chercher à les retrouver » lui dit-il. Le Rav insista et demanda une minute de temps pour voir les enfants, n’ayant pas perdu espoir de les identifier. Il entra dans le réfectoire où les enfants étaient tous rassemblés. Surpris par l’arrivée de cet étranger, les enfants s’arrêtèrent de manger et le regardèrent. Le Rav de Poniewiecz prononça à voix forte le Chéma Israel. Et là, comme par enchantement, tous les enfants juifs se levèrent et accoururent vers lui aux cris de « Papa ! Papa ! » Le Rav s’adressa ensuite au curé pour lui confirmer que tous ces enfants étaient juifs et qu’il allait les ramener avec lui. Il les emmena en Israel, les installa dans des Yéchivot et dans des maisons où l’on veillerait sur eux, dans des endroits où l’on s’occupa d’eux comme il convenait de le faire. Tous ces enfants devinrent de grands personnages.
Cet épisode résume l’intense impact du Chéma dans le cœur et l’âme de chaque juif.
Une protection :
Le Houmach Dévarim, dans sa partie relative à la sortie en guerre d’Israel, nous propose un Rachi particulièrement approprié. Les deux premiers mots de ce verset sont « Chéma Israel – Ecoute Israel vous sortez aujourd’hui en guerre ». Au sujet de « Chéma Israel », Rachi demande et explique la raison de l’emploi de ces
deux mots spécifiques – Lorsque le Peuple d’Israel sortait en guerre, le Cohen leur disait, « Même si vous n’avez que cette mitsva du Chéma Israel que vous dites matin et soir, ce sera votre mérite pour remporter la victoire ».
Grenade à Gaza
Deux capitaines discutaient ensemble de l’inquiétude qu’ils avaient de partir sur le front à Gaza. Le capitaine qui était religieux, dit à son collègue non-religieux, pour le rassurer :« Surtout retiens et garde bien en mémoire ce précieux message dès l’instant où tu te trouveras en difficulté, dis le « Chéma Israel ».
Le collègue, qui ne connaissait pas le Chéma, l’écrivit sur un petit papier et le répéta jusqu’à le retenir de mémoire.
Un jour, le capitaine religieux apprit que son camarade était à l’hôpital. Il se rendit au plus tôt à son chevet. Grâce à D-ieu, il n’était que légèrement blessé. Il s’informa auprès de lui de ce qui s’est passé. Ce dernier lui raconta les évènements : « Les terroristes sont arrivés et ont lancé une grenade sur nous. Nous nous sommes tous jetés à terre. J’ai alors commencé à crier et répéter en boucle sans m’interrompre « Chéma Israel, Chéma Israel, Chéma Israel… » !!! Et je ne sais comment, ma mitraillette a percuté la grenade, la rejetant en sens opposé sur les terroristes Seuls quelques débris nous ont atteints en nous blessant très légèrement. J’ai vraiment ressenti la manière dont le Chema Israel nous a protégés et nous a sauvé la vie. »
Le Corona
Cette histoire se passe durant la période du Corona.
Cinq avréhim partent pour prier sur la tombe de Rabbi Chimon Bar Yohaï au mérite de la guérison des malades, et plus particulièrement pour un de leurs amis fortement atteint par le virus. Ils entendent tout près d’eux une bénédiction récitée avec ferveur et concentration sur le contenu d’un verre d’eau.
C’était ni plus ni moins que le célèbre Rav Greenwald ! Lorsqu’ils réalisèrent de qui il s’agissait, ils décidèrent de s’approcher de lui pour entendre ses paroles de hizouk sur l’importance de répondre Amen aux bénédictions ainsi que sur le sujet de la Téfila. Le Rav Greenwald était réputé pour traiter de ces sujets. Après lui avoir fait leur demande, le Rav leur répondit qu’actuellement son étude portait plus précisément sur le Chéma. Il cita le Rav Chmalké qui affirme que la lecture minutieuse du Chéma protège des épidémies, tout comme la Kétoret au temps du Michkan et du Beith Hamikdach. Il leur indiqua même, le livre « Ohr Ha’hama » du Ramak Hakadoch qui stipule que si un décret est proféré contre quelqu’un le soir, D-ieu patiente jusqu’au matin. Si le matin, la personne lit le Chéma avec application et dans les temps, tous les décrets contre lui sont annulés. Il leur recommanda donc ce remède en faveur de la guérison de leur ami et en profita par la même occasion, pour leur raconter une histoire.
Un jour, un juif, ambulancier de métier, assiste au spectacle impressionnant d’une voiture qui percute de plein fouet un piéton qui fait un vol plané et atterrit sur un poteau. Témoin de ce terrible accident, en tant qu’ambulancier, il se précipite et court à en perdre le souffle sur le lieu du drame. Il réalise aussitôt que le piéton est très mal en point et que son état est très critique. Il pratique un massage cardiaque dans l’urgence et parvient tant bien que mal à faire repartir le cœur qui s’était arrêté de battre. L’accidenté est emmené en urgence à l’hôpital par les secours arrivés sans tarder. L’homme est dans un état pitoyable. Des contusions, des blessures de toutes parts… Un état indescriptible et un pronostic de vie des plus incertain. L’ambulancier dans cette situation tragique, accepte de se rendre au domicile de la famille pour annoncer à la femme, l’état de son mari.
Une fois arrivé à l’adresse indiquée, la femme de l’infortuné traumatisé lui ouvre. Dans l’entrebâillement de la porte, il remarque une maison remplie d’enfants… C’est encore plus douloureux… Il n’est pas du tout à son aise… Il se sent subitement submergé par toutes les émotions du jour. Il entreprend malgré tout de raconter la tragédie dont il a été témoin à la femme en question, qui se met aussitôt à crier en implorant le Ciel : « Maître du monde ! HKBH ! Tu sais combien mon mari est attentif à la lecture du Chéma à l’heure dite. Hachem, Tu as promis de protéger les 248 membres de tout celui qui est scrupuleux dans cette mitsva. Je T’en supplie Hachem, sauve mon mari, sauve-le ! Mon mari m’a toujours dit que celui qui lit le Chéma en son temps ne mourra jamais d’un accident ou d’une mort subite. » En entendant ces mots, l’ambulancier fut vraiment impressionné par cette réaction tellement inattendue, par cette Foi inébranlable en D-ieu.
L’accidenté dut subir une intervention chirurgicale qui dura 10 heures d’affilée. Son crâne était fracassé, le pronostic vital engagé …, tout donnait à penser que la situation était perdue. L’incroyable, néanmoins arriva… et trois jours plus tard, il se réveilla et sortit du coma. il est vrai que cela a pris du temps, mais finalement, il recouvra sa santé et put rentrer chez lui, convaincu ainsi que sa famille, que ces miracles dont il avait bénéficié, lui avaient été accordés par le mérite de sa lecture du Chéma en son temps.
Après ces paroles de hizouk, les cinq avréhim repartent et prennent la route pour Yérouchayim. Suite à cet impressionnant récit, ils prennent un papier et s’engagent par écrit à s’appliquer à lire tous les jour le Chéma en son temps selon le Maguen Avraham, et cela, au mérite de la guérison de leur ami et de tous les malades.
Sur la route, survient brutalement une tombée de pluies diluviennes au point de se retrouver au cœur d’une inondation… C’est la glissade, les dérapages, brefs tous les méfaits de l’aquaplaning ! Soudain, une voiture percute de plein fouet leur voiture, puis une autre… des collisions de droite, de gauche, des chocs se produisent en tous sens. La direction de la voiture ne répond plus. Le véhicule n’en fait qu’à sa tête… Que va-t-il leur arriver dans cette boîte en fer qui n’adhère plus au sol ? Ils sont tous en danger, impossible de s’en sortir, les télescopages s’accumulent les uns derrière les autres… Ils parviennent enfin à stabiliser la voiture et tentent une sortie par les fenêtres du véhicule.
Incroyable ! Les cinq avrehim parviennent à sortir sains et saufs. Il ne leur arrive rien malgré tous ces dramatiques carambolages. Quelques instants plus tôt, ils avaient pensé que leur dernière heure était arrivée…
Ils se souviennent alors de leur engagement écrit quelques heures plus tôt, de lire le Chéma en son temps ! Arrivent ensuite les pompiers. En constatant l’état du véhicule, ils demandent s’il reste encore des gens à l’intérieur, ne comprenant même pas que, qui que ce soit ait pu se dégager et sortir par les fenêtres d’une épave pareille. Le miracle leur fait pourtant face avec ces cinq jeunes gens sortis indemnes de ce cauchemar par le mérite de lire tous les jours le Chéma au moment fixé !