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LA PERIODE DES 3 SEMAINES


La Mitsva et son histoires 2

La période des trois semaines

La période des trois semaines débute par le jeûne du 17 Tamouz et s'achève par celui de Tichea béav. Cette période, qui commence et se termine par un jeûne, est celle durant laquelle le peuple d'Israël exprime sa profonde désolation pour la destruction des 2 Temples. Ces trois semaines sont appelées Ben Hametsarim, en référence au verset dans Eikha : « Kol rodfeha hisigoua ben hametsarim - Tous ses poursuivants l'ont atteinte dans les défilés ».

Il s'agit d'une période empreinte de tension, caractérisée par l’empreinte du Jugement divin, la rigueur et la tristesse ressentis par le peuple d'Israël en ces jours.

Il est essentiel de respecter toutes les règles spécifiques a cette période, et en même temps, de s'imprégner de toutes les émotions qui y sont propres. Certains vont par exemple dire le Tikoun Hatsot. De nombreuses prescriptions halakhiques doivent être observées durant ces jours, témoignage de partage et d’adhésion à la tristesse collective, tout en nourrissant le désir ardent et l’aspiration profonde à voir la reconstruction du Beit Hamikdach de Jérusalem et l'avènement de la Gueoula.


La Guemara Taanit (30b) enseigne : « Kol hamitabel al Yérouchalayim zoké véroé bésimhata - Quiconque pleure sur Jérusalem mérite de voir sa joie ». Ce propos exprime l'idée que celui qui s'afflige sincèrement de la destruction de Jérusalem et du Beth Hamikdach - particulièrement pendant les périodes de deuil comme celle de 9 Av - méritera de voir la reconstruction future et la joie qui l'accompagnera lors de la rédemption messianique.

On rapporte même qu'une grande ville d'Erets Israël fut détruite de manière particulièrement cruelle par les ennemis d'Israël, précisément parce que ses habitants n'avaient pas manifesté suffisamment de tristesse et de deuil sur la destruction de Jérusalem.

Cette période revêt donc une dimension particulièrement constructive. Et bien qu’elle soit dédiée à l'expression de notre tristesse, elle témoigne paradoxalement de notre espoir permanent et indéfectible.


Elle révèle notre attachement profond et notre attente de voir très prochainement la reconstruction de Jérusalem et du Temple.

On raconte que Napoléon, se promenant dans un quartier juif, aperçut un homme en pleurs et lui demanda la raison de ses larmes. « Je pleure pour le Temple qui a brûlé et a été détruit », répondit l'homme. « Mais cet évènement date de combien d'années ? » s'enquit Napoléon. « Deux mille ans », fut la réponse. « Comment cela ? Voilà deux mille ans que s’est passée cette tragédie et vous pleurez encore ?

Un peuple nourri d’espoir qui aspire à un avenir, conscient que ses valeurs sont authentiques et éternelles, quand bien même elles ont été brisées momentanément, verra son vœu se réaliser et son Temple être reconstruit. »

Durant cette période, nous nous rattachons effectivement à toutes ces valeurs.


La guémara, dans Makot (24b) rapporte deux faits édifiants à ce sujet »

« Un jour, marchaient sur une route Raban Gamliel, Rabbi ELazar ben Azaria, Rabbi Yéhochoua et Rabbi Akiva. En entendant le vacarme de Rome, à une distance de 120 milles, ils se mirent à pleurer ; seul Rabbi Akiva riait. - « Qu’est-ce qui te fait rire Akiva ? » lui demandèrent-ils. - « Et vous, pourquoi, pleurez-vous ? » - « Ces païens, qui se prosternent devant des images et brûlent de l’encens pour des idoles, vivent en paix et en sécurité, tandis que la Maison qui était le marchepied de notre D-ieu est brûlée ! N’y a-t-il pas de quoi pleurer ? » - « C’est cela même qui me fait rire : s’Il accorde une telle tranquillité à des gens qui transgressent Sa Volonté, ne traitera-t-Il pas mieux encore ceux qui Lui obéissent ?! »

La guémara poursuit : « Une autre fois, les mêmes rabbis montaient vers Jérusalem. En arrivant au mont Scopus, ils déchirèrent leurs vêtements. Lorsqu’ils atteignirent la colline du Beith Hamikdach, apercevant un renard qui sortait du Kodech Hakodachim, ils éclatèrent en sanglots, sauf Rabbi Akiva qui se mit à rire. - :Qu’as-tu à rire Akiva ? » - « Et vous, qu’avez-vous à pleurer ? » - « Comment pouvons nous contempler un renard sortant du saint des saints et ne pas fondre en larmes ? » - « C’est justement ce qui me réjouit ! Tant que la prophétie de Ouria n’était pas réalisée, je craignais que celle de Zacharia ne se réalise pas non plus. 

A présent que la première est réalisée, je suis sûre que la seconde se réalisera. » Comme il leur parlait ainsi, les compagnons de Rabbi Akiva s’exclamèrent : « Tu nous as consolés, Akiva, tu nous as consolés ! »


Cet épisode fait frémir – un renard sort du Kodech Hakodachim ! Il entraîne les pleurs des Tanaim, des plus grands Maîtres en Thora, et fait venir le sourire sur les lèvres de Rabbi Akiva… Comment est-ce possible ? Rabbi Akiva explique qu’il existe deux prophéties, une de colère et une autre de salut. Si celle de la colère s’est accomplie en tous points, cela signifie que celle de la délivrance se réalisera en égale contrepartie, c’est ce qui lui vaut son sourire… Puisse l’Éternel nous consoler également, Amen.


Cette période a pour sens de mettre en relief notre espoir et notre aspiration à cette reconstruction du Temple et à l’avènement du Messie. Elle doit néanmoins, être considérée avec le plus grand sérieux par l'ensemble du Klal Israël, ce qui exige de nous, de respecter scrupuleusement toutes ses Halakhot et toutes ses règles et coutumes, et de prier ardemment pour la reconstruction de Jérusalem.


Le 17 Tamouz

Cette phase des jours de Ben Hametsarim débute par le jeûne du 17 Tamouz, que nous observons.

A cette date, cinq événements tragiques survinrent :

  • Moché Rabbénou, brisa les Tables de la Loi ;

  • Dans le Second Temple, le sacrifice quotidien – le Korban Tamid – fut interrompu lorsque les Romains firent parvenir aux juifs un porc au lieu de l'agneau habituel ;

  • Les murailles de Jérusalem furent percées durant l'époque du Second Temple ;

  • Apostomos brûla la Torah ;

  • Cet impie introduisit une idole dans le Heikhal.


D'une manière générale, tous les jeûnes, comme l'enseigne Maïmonide, viennent nous rappeler les fautes de nos ancêtres qui ont entraîné tous les malheurs ultérieurs et la destruction de Jérusalem. Ils nous rappellent que si nos actes reproduisent les fautes commises à cette époque, il nous incombe de faire techouva.


Ce jeûne fait partie des jeûnes institués par les Sages et les Prophètes. Nous y sommes tous astreints, à l'exception des femmes enceintes et des personnes malades, selon les prescriptions de la Halakha. Il convient donc de consulter une autorité rabbinique pour en connaître les exceptions.


Cette période de Ben Hametsarim se répartit en trois phases, auxquelles s'ajoute une quatrième qui est le jour de Tichea Béav lui-même. Le niveau des restrictions halakhiques s'intensifie progressivement, semaine après semaine. Nous allons donc aborder les grandes lignes de ces règles, étant entendu que pour les détails, il convient de consulter un Rav car cette période comporte de nombreux détails halakhiques.


Les jours de Ben Hametsarim

La première période s'étend du 17 Tamouz jusqu'à Roch Hodech Av. Durant cette phase, on ne célèbre plus de mariages ni de grandes festivités. Même si certains avis halakhiques l'autoriseraient, la coutume est de s'abstenir de célébrer ces évènements. Il est interdit d'organiser des orchestres, de la musique et des danses. Écouter de la musique est prohibé dès le 17 Tamouz.

Durant cette période, on ne récite pas la bénédiction Chehe’hyanou sur un nouveau fruit ou un nouveau vêtement qui nous réjouit. Certains l'autorisent le Chabbat durant cette période, tandis que d'autres s’abstiennent même pendant Chabbat, sauf dans le cas où la personne risquerait de perdre définitivement l'opportunité d'accomplir cette Mitsva - par exemple, si elle risque de ne plus trouver ce fruit par la suite et perdrait totalement l'occasion de réciter Chehe’hyanou, on pourrait l'autoriser.

De même, une femme enceinte qui éprouverait une très forte envie pour un nouveau fruit aurait le droit de réciter la brakha de Chehe’hyanou.

De manière générale, au cours de ces jours, la Halakha prescrit une vigilance particulière concernant tout ce qui présente un danger, car c'est un moment de rigueur divine. Et cela, au point de veiller à ne pas châtier trop sévèrement les enfants, d'une manière qui pourrait entraîner un danger. C'est donc une période particulièrement périlleuse, et tout ce qui présente un risque exige de notre part une vigilance redoublée. Cette attention particulière témoigne de notre prise en considération de ces jours singuliers, permettant d'éviter des épreuves difficiles et douloureuses.


Dans certaines communautés, on cesse de se couper les cheveux et de se raser dès le 17 Tamouz. Mais comme nous le verrons par la suite, cette interdiction s'applique généralement à une période ultérieure.


Roch Hodech Av

La deuxième phase de ces jours de Ben Hamétsarim commence avec Roch Hodech Av. À partir de cette date, on ne consomme plus de viande et l’on s’abstient de boire du vin. Certains s'en privent dès l'entrée de Roch Hodech, tandis que d'autres, commencent cette abstinence à la sortie de Roch Hodech. Cette interdiction perdure jusqu'à Tichea Béav. Les aliments cuits dans du bouillon de viande sont également proscrits, de même concernant les restes de la nourriture de Chabbat.  Néanmoins, le jour du Chabbat, il est permis de consommer de la viande et de boire du vin. Certains avis permettent de manger également a seouda reviit pour celui qui aurait l’habitude de le faire.

Selon la tradition Ashkénaze, depuis Roch Hodech Av, il n'est plus permis de laver les vêtements, de porter des habits fraîchement lavés, de prendre une douche (exception faite de quelqu'un qui aurait beaucoup transpiré, et dans ce cas, uniquement à l'eau froide).


Il est écrit : « Michenikhnass Av mémaatim besimha – dès l’entrée du mois de Av, on réduit tout ce qui est lié à la joie ». Celui qui a un procès avec un non-juif devra éviter de le traiter durant ce mois. Certains disent que cette restriction s'applique jusqu'au 10 Av, d'autres l’élargissent jusqu'au 15 Av (Tou Beav), car ce jour est un jour de fête où les décrets se sont adoucis. Certains évitent néanmoins toute procédure durant tout le mois.


Chavoua chékhal Bo - la semaine où a lieu Tichea béav

La troisième phase concerne la semaine où a lieu Tichea béav. Les communautés Séfarades s’abstiennent de laver le linge et porter du linge lavé, ainsi que de se baigner, uniquement à partir de la semaine où tombe Tichea béav.

Concernant la coupe des cheveux, même si le Choulkhan Aroukh prescrit de s'abstenir à partir de la semaine de Tichea béav, certains Séfaradim s'en privent depuis le 17 Tamouz, d'autres depuis Roch Hodech.

Lorsque Tichea béav est un dimanche (comme cette année 5785/2025), le Choulkhan Aroukh soulève un débat : Peut-on parler de « Chavoua chékhal bo » ?


La halakha tranche qu'il n'y en a pas. Il sera donc possible pour les Séfaradim de se doucher, laver et porter des vêtements neufs ou propres jusqu'à Tichea béav. De même, il sera autorisé de se couper les cheveux et de se raser jusqu'au Chabbat précédant Tichea béav. Néanmoins, le Ben Ich Hai et de nombreux commentateurs conseillent tout de même de se limiter à une semaine à l'avance pour ressentir le deuil et éviter que cette période ne soit vécue comme un moment ordinaire.


A partir de Roch Hodech, l’acquisition ou la réalisation de tout objet qui procure de la joie est proscrite. Notamment tout ce qui peut être lié à la préparation de réjouissances ou de mariages. L’usage ajoute à cela l'achat de nouveaux vêtements, sauf s’il existe un risque de les perdre passé cette période, ou concernant des circonstances particulières, comme un voyage.


L’interdiction de se couper les cheveux pendant cette période ne concerne pas les femmes.


Chabbat Hazon

Le Chabbat précédant Tichea béav s'appelle Chabbat Hazon, du nom de la Haftara « Hazon Yechayahou ben Amots ». Chez les Ashkénazim, certaines coutumes viennent rappeller la tristesse de Tichea béav. Selon cette coutume, on se contentera de changer de chemise pour Chabbat Hazon et on évitera de se doucher. Cependant, de nombreux décisionnaires pensent qu'aujourd'hui, même les Ashkénazim pourraient changer de vêtements et se préparer pour le Chabbat de manière habituelle.


Le Choulkhan Aroukh permet aux Séfaradim de boire le vin de la Havdalah du Chabbat de la semaine de Tichea béav. 


Selon le Rama, il est préférable de le donner à boire à un enfant ou faire la Havdalah avec de la bière.


Lorsque Tichea béav est un dimanche, toutes les lois du Chabbat restent en vigueur et sont observées normalement. Il est mentionné qu'on peut même manger et dresser sa table comme pour un repas royal jusqu'à l'entrée de Tichea béav.


La veille de Tichea béav

Quand Tichea béav tombe en semaine, certains interdisent d'étudier la Torah à partir de Hatsot car la Torah réjouit. D'autres autorisent l’étude jusqu'à l'entrée de Tichea béav.


Séouda Mafseket – le repas de délimitation

Quand Tichea béav tombe en semaine, on a coutume de faire une « Séouda Mafseket », un repas qui marque la séparation entre la journée qui précède et l'entrée du jeûne. En principe, on ne devrait pas manger plus d'un plat lors de ce repas. Pour cette raison, l’usage est de procéder de la façon suivante : prendre un repas varié à souhait, sans viande ni volaille et sans vin, en consommant tout ce qu'il faut pour être suffisamment rassasié. .

Réciter ensuite le Birkat Hamazon, marquer une pause pour que la bénédiction ne soit pas prononcée en vain, puis procéder aux ablutions des mains pour consommer le traditionnel pain accompagné d’un œuf et d’un peu de cendre, assis par terre. Ce dernier repas est dénommé « Séouda Mafséket ».


Tichea béav

Tichea béav est un jour de jeûne plus strict que les autres (hormis Kippour), qui commence le soir au crépuscule et se termine le lendemain soir à la tombée de la nuit. Les femmes enceintes sont également tenues de jeûner ce jour-là. Les cas particuliers nécessiteront la consultation d’une autorité rabbinique pour trancher la Halakha. Ce jeûne est de la plus haute importance et chacun est tenu de le respecter, sauf en cas de danger pour la santé.


Ce jour-là, est un jour de deuil pour tout Israel, ce jour a été prévu depuis la faute des explorateurs durant laquelle les bnei israel ont pleuré toute la nuit car ils allaient entrer en israel. D. leur a dit vous avez pleuré en vain, alors vous pleurerait cette nuit la la destruction du temple et l’exil d’israel.

il ne convient pas de s’asseoir sur une chaise jusqu'à l’heure indiquée de Hatsot.

Comme à Yom Kippour, il convient de respecter les cinq interdits en ce jour :

  • Manger et boire

  • Se laver

  • S’enduire de crème ou de parfums

  • Porter des chaussures en cuir

  • Avoir une intimité conjugale

  • On y ajoute l'interdiction d'étudier la Torah, car cette étude procure de la joie.


S’il n’est pas permis d’étudier la Torah, en revanche, il est possible d’étudier les sujets concernant la destruction du Temple comme le passage s’y rapportant dans le traité Guittin (55b - 58a), ou encore étudier le traité de Moed Katan qui traite du deuil, et plus généralement lire des textes qui ajoutent de la tristesse comme le livre de Job. On ne peut donc étudier que des sujets qui évoquent la tristesse par respect de l’interdit de se réjouir.

Il est d’usage, le soir et le matin de Tichea béav, de s'asseoir par terre et de réciter les Kinot – lamentations – à la synagogue, ainsi que de lire la meguila de Eikha.


Dans la majorité des communautés, les hommes revêtent leurs Tefillin à l’heure de Minha et non pas à l’occasion de la prière du matin.


À partir de la mi-journée, à l’heure de Hatsot, il sera permis de s'asseoir sur une chaise. Il est alors également possible de préparer le repas de sortie du jeûne, même si cela implique de toucher l'eau. Dans certaines communautés, l’usage est de ranger et nettoyer la maison comme symbole de consolation, prouvant à travers ces actes, notre foi en la reconstruction du Temple. Ceux qui n'ont pas cette habitude ne sont pas autorisés à procéder à ce nettoyage pas plus qu’à ces préparatifs.

À la sortie de Tichea béav, le Choulkhan Aroukh permet de se raser, se doucher, changer de vêtements et laver le linge. Le Michna Beroura est plus strict et ne lève ces interdit qu’après l’heure de Hatsot le lendemain. Dans tous les cas, il est interdit de consommer tout plat de viande jusqu'au lendemain soir selon le Choulkhan Aroukh, et selon le Rama, jusqu'au lendemain à Hatsot.


Chiva Denehamta et Tou Béav

Après Tichea béav et durant sept semaines, nous lisons sept Haftarot de consolation à l’intention du peuple d'Israël.


Quelques jours après Tichea béav, nous arrivons au 15 Av - Tou Béav, jour de joie extrême pour le peuple d'Israël, marqué par de nombreux événements significatifs. Le traité Taanit (26b) enseigne qu'au temps du Beith Hamikdach, « il n'y avait pas de jours plus heureux que Yom Kippour et le 15 Av ».


Plusieurs raisons majeures de célébrer Tou Béav sont données, dont les suivantes :

  • Les jeunes gens se rendaient dans les vignes pour trouver leur compagne de vie et se marier. Comme le raconte la Guémara dans le traité Taanit, tout le monde s'habillait à l’identique pour ne pas faire honte à ceux plus défavorisés, et chacun cherchait son âme sœur.

  • La fin de la coupe du bois pour le Beth Hamikdach était l'une des raisons de la grande joie célébrée à Tou Béav. La raison de cette limite temporelle était d’ordre pratique : après le 15 Av, l'ardeur des rayons du soleil baissait d'intensité et cela pouvait provoquer ou favoriser l'apparition de vers ou autres insectes dans le bois, le rendant impropre à l'usage voulu. Le 15 Av marquait donc la date limite pour la coupe du bois destiné aux sacrifices et au fonctionnement du Temple. Cette fin des travaux de coupe était donc célébrée comme un moment de joie collective, car elle signifiait que la communauté avait rempli ses obligations envers le Service divin.

  • La tribu de Binyamin fut à nouveau autorisée à contracter des mariages avec ses frères des autres tribus, après l'interdiction qui avait suivi l’épisode de la Pilegech Baguivea (Choftim chap 19-21).

Il s'agit de l'épisode tragique où un homme de la tribu de Lévi voyage avec sa concubine et s'arrête à Guiva - une ville de Binyamin. Sous la menace, il livre alors sa concubine à la foule qui l'agresse toute la nuit jusqu'à ce qu'elle meure. L’absence de réaction des autorités de Binyamin devant cet acte ignoble déclenche une guerre des tribus contre Binyamin. Le résultat sera catastrophique : seuls 600 hommes de la tribu de Binyamin survécurent.

  •  Les hommes de la génération du désert cessèrent de mourir à cette date.


Les causes de la destruction

La Guémara nous enseigne que le premier Beth Hamikdach fut détruit à cause de trois fautes majeures : l'idolâtrie, l'immoralité, et le meurtre. Malgré cela, il fut reconstruit rapidement. Le Second quant à lui, fut détruit à cause de la haine gratuite. Nous attendons chaque jour sa reconstruction…

Le Gaon de Vilna explique, selon le Midrach, que malgré la gravité de leurs fautes, la génération du premier Beth Hamikdach avait une confiance absolue en Hachem. Leur intériorité était saine et bienveillante dans tous leurs actes. Quant à ces trois fautes majeures, elles provenaient de la puissance impressionnante du mauvais penchant pour l'idolâtrie à cette époque, comme en témoigna le roi Menaché ben Hizkiyahou : « Nous étions tellement magnétisés par cette force que si vous aviez été là, vous auriez couru après les idoles à quatre pattes. »


A l’époque du second Temple, nos Sages, voyant combien cette tentation était difficile à surmonter, se saisirent de ce penchant et l'annulèrent. Ils souhaitèrent également éliminer le penchant pour l'immoralité, mais constatant que cela privait l'humanité de sa vitalité — au point que pendant trois jours, on ne trouva pas un seul œuf en Israël — ils le libérèrent, tout en l'affaiblissant suffisamment pour que l'homme ne soit plus tenté par ses proches.

Nous comprenons qu’au temps du premier Beth Hamikdach, il s'agissait d'erreurs dues au pouvoir maléfique de la tentation et des influences extérieures, tandis qu'à l’époque du second Temple, le mal visait l’intériorité de l’individu — les traits de caractère étaient corrompus. C'est pourquoi, nous ignorons quand il sera reconstruit.


Une autre Guémara enseigne que les fautes du second Beth Hamikdach n’étaient pas perceptibles à priori. Israel était versé dans l’étude de la Torah. Il fallut poser la question aux Prophètes et aux Sages pour savoir quelles étaient les raisons de la destruction. Personne ne fut en mesure de répondre jusqu'à ce que HKBH Lui-même les révèle et fasse savoir : « Cette destruction est liée au fait qu’ils ne récitaient pas les bénédictions de la Torah avant de l'étudier », ce qui signifiait que la Torah n'avait pas d'importance à leurs yeux. 

Le Rav de Brisk explique qu'ils utilisaient l’étude de la Torah uniquement comme moyen pour connaître la Halakha, alors que l'étude de la Torah est un but en soi qui permet de se connecter à la Sagesse divine, dans le cadre de notre devoir de connaître la Torah.

Il est aussi écrit dans la Guémara que Jérusalem fut détruite parce que les uns envers les autres ne se comportaient que selon la rigueur de la loi, sans une once de bienveillance et Lifnim Michourat Hadin.

















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